Race, pouvoir et consolidation de la paix

Ces dernières années, l’agenda de la « décolonisation » est passé de la marginalité à la norme dans les secteurs internationaux de l’action humanitaire, du développement et de la consolidation de la paix. Alors que les acteurs de l’humanitaire et du développement s’attaquent de plus en plus à cette question, le secteur de la consolidation de la paix dans le Nord a tardé à s’engager ; ceci a porté de nombreux militants du Sud à croire que la consolidation de la paix était, en quelque sorte, différente et à l’abri de ces critiques. En mai 2021, Peace Direct a publié le rapport « Time to Decolonise Aid (Décolonisation de l’aide et de la consolidation de la paix) » ; ce document est basé sur une consultation mondiale avec des praticiens, des militants et des chercheurs du monde entier ayant étudié le racisme structurel dans les secteurs de l’action humanitaire, du développement et de la consolidation de la paix. Ce rapport n’est certes pas le premier à examiner cette question, mais il est l’un des premiers à souligner la manière dont le le racisme structurel se manifeste dans ce secteur du point de vue d’une grande diversité de praticiens du Sud. Compte tenu de l’ampleur et de la profondeur du problème, Peace Direct, en collaboration avec le Partenariat mondial pour la prévention des conflits armés (GPPAC), le Réseau international d’action de la société civile (ICAN) et le réseau United Network of Young Peacebuilders (Réseau uni des jeunes bâtisseurs de paix, UNOY), a organisé une consultation mondiale en ligne à la fin de 2021, dont l’objet était de comprendre la manière dont le racisme se manifestait dans le secteur de la consolidation de la paix ; le présent rapport est un résumé de cette consultation.