Au-delà des labels « humanitaire » et « développement »

Afin d’établir les bases d’une réponse aux questions plus larges de l’étude sur les « mandats » , ce rapport examine certains des éléments qui caractérisent la réponse humanitaire au Mali, sous l’angle de l’expérience particulière de DanChurchAid (DCA), de l’International Rescue Committee (IRC), du Barcelona Operational Centre de Médecins sans Frontières (MSF-OCBA), du Conseil Norvégien pour les Réfugiés (NRC) et de Welthungerhilfe (WHH). 

Les labels sont généralement utiles pour orienter les attentes au sujet d’un produit ou d’une problématique spécifique. Au Mali, les qualificatifs « humanitaire » et « développement » donnent des indications précieuses sur l’objectif d’une organisation (pourquoi elle fournit de l’aide) et sur les efforts qu’elle déploie pour établir ses priorités (quel type d’aide et pour qui). Les principes d’impartialité et de neutralité sont en effet des qualificatifs essentiels pour l’action humanitaire. Les labels atteignent cependant rapidement leurs limites lorsqu’il s’agit de décrire la manière dont les organisations mènent effectivement leurs activités. Comment les organisations concrétisent-elles leur mission humanitaire dans un environnement complexe ? Que se passe-t-il si les organisations ne peuvent pas utiliser visiblement leur identité ONG/humanitaire parce qu’être perçues comme occidentales en fait une cible ? Comment les organisations gèrent-elles les relations avec les groupes armés non étatiques lorsqu’ils poursuivent des objectifs à la fois idéologiques et criminels ? Comment les organisations peuvent-elles s’assurer qu’elles ne se substituent pas à l’Etat s’il n’y a pas d’Etat pour prendre la relève?